Il y a 23 années , le 21 juin 1997 je réalisais un grand rêve, un rêve de jeune fille, celui d’avoir ma boutique de vêtements pour femmes. Enfant ma mère me disait que je deviendrais dessinatrice de mode plus tard, vers l’âge de 5 ans j’étais doué en dessin et je confectionnais des vêtements pour mes babies et mes poupées avec les retailles des tissus que maman me donnait lorsqu’elle confectionnait des vêtements pour elle-même et pour moi .
J’aimais observer ma mère confectionner des vêtements avec une grande habileté à modifier les patrons, faire les bons ajustements et créer des vêtements selon nos besoins.
Elle pouvait tout faire: robe de soirée, ensemble pantalon, même un manteau de fourrure qu’elle m’avait fait à partir de son manteau afin de me garder au chaud lorsque je marchais pour me rendre à l’école. Ce ne fût pas le manteau que je chérissais le plus, imaginez une enfant de 8 ans allant à l’école avec un manteau de loutre de mer, j’avais l’impression que tout le monde me regardait d’un drôle d’air, avec raison!
Aujourd’hui j’en ris mais à l’époque je suppliais maman de laisser ce manteau (qu’elle avait confectionné avec tout son amour) au vestiaire en préférant mettre mon vieux manteau moins chaud pour aller jusqu’à l’école. Très jeune j’investissais beaucoup de temps à regarder et préparer des listes de commandes fictives pour les jouets, ensuite vers l’âge de 9ans c’était plutôt les vêtements qui m’intéressaient. Dès que les fameux catalogues des grands magasins de l’époque: Simpson Sears, Sears, Eaton etc… entraient dans notre foyer on me perdais de vue pour quelques jours peut-être même quelques semaines. Je me souviens que mon père entrait dans la maison aux heures des repas et me disait: t’as encore le nez dans le catalogue !
Faut dire que les boutiques étaient éloignées alors le catalogue était pour moi le seul moyen de suivre les tendances et de rêver un peu. C’était l’excitation lorsque maman et ma tante avec ses trois filles nous amenaient magasiner à Joliette, je n’en dormais pas la nuit avant notre grande sortie de petites filles.
La passion qui m’habite pour les vêtements vient de ma chère petite maman, je n’ai pas son grand talent de couturière ni sa patience mais je me débrouille bien avec ma machine à coudre pour faire des ajustements et des bords de pantalons sur mes vêtements.
Après mon cours en habillement, vente et mode, j’ai choisi le chemin du travail dans différents domaines puisque les études pour devenir dessinatrice de mode n’étaient pas très accessibles pour tous. Seulement une très petite sélection d’élèves par région pouvait s’inscrire. La classe était limitée à 30 élèves au Collège Marie-Victorin de Montréal, nous avons eu le privilège de visiter la classe du cours en mode au collège Marie-Victorin avant la période d’inscription.
Ce fût une très bonne chose puisque très honnêtement je ne pouvais voir ma place parmi ce monde très excentrique, je manquais d’assurance et probablement d’argent pour pouvoir poursuivre des études très coûteuses dans ce monde tellement superficiel, loin de mes valeurs et ce n’était pas pour moi. Sans grande déception j’ai abandonné le projet d’étude en envisageant d’autres possibilités puisqu’il était facile de trouver du travail dans la région.
J’ai travaillé en pharmacie sept années, ensuite dans les caisses populaires quelques années jusqu’au jour ou j’étais prête pour me lancer, m’investir dans mon projet personnel: mon rêve d’ouvrir ma petite boutique de vêtements pour femmes. J’ai laissé mon travail pour les caisses populaires afin de m’accomplir, de faire quelque chose de passionnant malgré les hauts et les bas du commerces au détail je sautais dans cette grande aventure .
Qui risque rien n’a rien, je me sentais capable et rien ne pouvait m’empêcher d’aller de l’avant dans mon projet. Je devais choisir un nom pour la boutique qui convienne à l’offre de mes services. Je faisais la location de costumes de party et parades dans une section de mon local et la vente de vêtements féminin dans le reste de la boutique. Alors le nom de ‘’Boutique L’Effet Magique’’ me sembla approprié puisque porter des costumes et être bien habillé c’est un peu magique, ça transforme !
En fin juin 1997 j’ai ouvert la boutique dans une annexe de ma maison, un espace de 10pi par 25pi. Après 11 mois d’opération dans mon petit local, à la demande de mes clientes je décidé de déménager la boutique au cœur du village sur la rue Queen avec une meilleure visibilité et un local plus grand dont le double de la superficie de l’ancien emplacement .
Environ trois années plus tard je laissais la location des costumes pour me concentré sur la vente des vêtements et accessoires pour femmes, je décidé de déménager de nouveau dans un local plus spacieux pour une période d’environ dix années. Suivi un troisième et dernier déménagement le 4 septembre 2012, maintenant bien installée dans un superbe local qui répond très bien aux besoins de ma boutique, toujours sur la Queen juste à côté de l’édifice municipal.
On y retrouve les plus belles collections de vêtements habillés tel que: Frank Lyman Design, Picadilly, Michael Tyler et plus sport tel que: Mode Tricotto, Dolcezza, FDJ. Enfin plusieurs autres bonnes collections afin de répondre aux besoins des clientes. La lingerie fine dont les collections Triumph, Wonderbra, Chantelle et Body Hush (maintien) sans oublier les fameux bas Filodoro. De superbes foulards, bijoux et sacs à main afin de compléter les nouvelles tenues.
La passion et l’intuition me guide à travers les saisons, que ce soit pour faire les achats de vêtements, accessoires et autres puisque je garde toujours en tête ce qui convient le mieux à ma précieuse clientèle. Sans oublier mon réel plaisir à m’impliquer sans réserve dans la présentation visuelle du magasin . La passion est toujours là depuis 23 années , certaines clientes dont j’ai le bonheur de servir m’en font parfois la remarque, ce qui me touche à chaque fois .